dimanche 8 juillet 2012

mercredi 6 juin 2012

Sur-réalisme : automatisme psychique.

Produire sur le document de traitement de texte sur le film : critique, impressions, surréalisme, libre fantaisie, destiné à être publié sur le blog. Morgne imaginaire qui me file entre les lignes de la mains qui échappe au destin qui s'enfuit furtif face au trou béant qui m'octroie tous chemins et crée en moi ce malaise agréable- la sensation ,comme qui dirait, d'avoir les fourmis dans les mains ,peut-être de l'excitation, une envie à combler,un manque à ébaucher ,une femme à retrouver ! Le mal ou le bien ,gesticule ,fourmille jusqu'au fond de mes veines et mes artères, de mon inconscient ! Il n'y a que d'elle que le malheur me prend et me reprend , elle vaincra l'invasion dans ma tête ,dont je suis victime. Les idéés écartent tout ,ce mélange dans les plis inconcients du moindre geste,de la moindre émotion ,rien que l'echo que lance du fond mon coeur ,se fourmille se crée le chemins pour ne plus être étouffé dans le fin fond de mon émoi ,dans la chaleur de mes courroux qu'enfume ma tête a longueur de temps ! il fallait que j'y aille ,libérer tous mes maux ,et les mots sont sortis chercher de l'air moins moite, de l'air sans acide, sans l'amertume dont les parois de mon corps est rempli ! Je me trouvais là relatant dans ma tête les faits de mon existence ,cherchant la réponse du destin si tragique qui m'a fait vivre ,mourir,revivre!,je prends cela comme un augure significatif ,un signe in- anodin ,imperceptible par la race humaine qui est créee sur des principes bien précis du réel et de l'irréel, au fond je ne suis plus humain, quand la part de l'imaginaire équivaut à la part de ce que l'on voit !Je ne suis plus qu'un esprit et je transmets certains symboles certaines croyances : jadis oubliées qui ne sont que pour l'hommme des choses sans interêt,oubliée pietinée par la réalité que cette race fait profiler. Elle m'a regardé si etonnée ,balbutiant quelques mots sans aucune pensée. L'esprit de l'amoureux et un amoureux de l'esprit soit il n'aimera que l'humaine transformée ,l'esprit degagé de tout sens ! Les signes l'ont montré, il grouillera donc en elle ce que tout le monde a oublié, mais l'esprit amoureux rencontre la figure : sensations ! Et redeviens alors l'homme qu'il etait puisque rien que l'amour implique de la raison ! Juliette D. Seconde 4 Dans cette séquence, les plans se suivent parfaitement. Pourtant, n'étant pas habituées à voir des films surréalistes, cette séquence peut paraître compréhensible mais illogique et sans aucun rapport avec ce qui la précède. Le personnage attire notre attention et attise notre curiosité avec sa tenue particulière et son attitude d'errance dans les rues sans but précis. on reconnait parfaitement le style surréaliste des scénaristes Salvator Dali et Louis Bunuel. L' "action" est centrée sur la boite que porte le personnage. En effet, on la retrouve dans pratiquement tous les plans de cette séquence ainsi que dans le reste du film . On remarque bien les effets du début du septième art, même si on peut dire qu'ils se débrouillaient déjà bien, le fait que ce soit un film muet ne dérange en rien la compréhension de celui-ci.   Léa F. et Johanna B. Seconde 4 (12:34) L'héroïne entre dans la pièce et ferme la porte. Soudain, elle voit face à elle, sur le mur un sphinx à tête de mort. Face à ce signe de mort prochaine, l'héroïne reste pétrifiée. Puis elle aperçoit dans la pièce, l'homme qui la poursuivait. Il a le regard perdu dans le vide. Soudain, il se couvre la bouche de la main et notre héroïne émet un léger mouvement de recul. Celle-ci paraît choquée quand le personnage retire sa main de son visage dénudé de bouche. L'héroïne hurle quelque chose puis s'empresse de sortir ses accessoires de maquillage et de se passer du rouge à lèvre. Elle commence à sourire victorieusement lorsque le visage du personnage sans bouche se couvre de poils à l'endroit précis où elle aurait dut se trouver. La demoiselle, suprise, est de plus en plus choquée par la tournure des évènements. Elle soulève rapidement son bras et découvre avec stupeur son aisselle épilée! Elle exprime alors sa colère par gestes vifs et s'empare de son écharpe. Le personnage la regarde, furieux. Puis notre héroïne sort après quelques grimaces de mauvais goût et ayant fermé la porte derrière elle se retrouve sur une plage, face à la mer. (13:26) Aymeric E., seconde 4 Séquence de la plage ( fin) Cette séquence pourrait être la plus plausible de toute. En effet le passage de la chambre à la plage par la porte, la montre effacée, l'espèce «d'absence» de pensée momentanée du jeune homme et la découverte des affaires jetées précédemment par la fenêtre sont les seuls événements surréalistes de la séquence. Le reste, la promenade sur la plage, sur les rochers est totalement réaliste. Du reste, dans cette scène on ne trouve pas de surréalisme comme dans d'autres scènes mais juste du calme et de la poésie apportés par la mer . Cependant après l'interruption « Au printemps » la scène est à nouveau surréaliste. On retrouve les deux personnages enterrés jusqu'à la taille dans le sable, l'un paraît empalé sur un pic; tous deux ne bougent plus, morts. Elsa F, Seconde 4

mercredi 16 mai 2012

O douleurs de l'amour !

Ô douleurs de l’amour !
Comme vous m’êtes nécessaires et comme vous m’êtes chères.
Mes yeux qui se ferment sur des larmes imaginaires,
mes mains qui se tendent sans cesse vers le vide.
J’ai rêvé cette nuit de paysages insensés et d’aventures dangereuses
aussi bien du point de vue de la mort que du point de vue de la vie
qui sont aussi le point de vue de l’amour.
Au réveil vous étiez présentes, ô douleurs de l’amour,
ô muses du désert, ô muses exigeantes.
Mon rire et ma joie se cristallisent autour de vous. C’est votre fard,
votre poudre, votre rouge, votre sac de peau de serpent, vos bas de soie…
et c’est aussi ce petit pli entre l’oreille et la nuque, à la naissance du cou,
c’est votre pantalon de soie et votre fine chemise et votre manteau de fourrure,
votre ventre rond c’est mon rire et mes joie vos pieds et tous vos bijoux.
En vérité, comme vous êtes bien vêtue et bien parée.
Ô douleurs de l’amour, anges exigeants, voilà que je vous imagine
à l’image même de mon amour que je confonds avec lui…

Ô douleurs de l’amour, vous que je créé et habille, vous vous confondez
avec mon amour dont je ne connais que les vêtements et aussi les yeux,


la voix, le visage, les mains, les cheveux, les dents, les yeux…

dimanche 1 avril 2012

Seigneur, voilà des soins dignes du fils d'Achille

Pour chacune des images, citez un bref extrait d'Andromaque qui constitue une allusion à la scène représentée.
"Jadis Priam soumis fut respecté d'Achille" (trouvé par Johanna)





"Dois-je oublié son père à mes pieds renversé
Ensanglantant l'autel qu'il tenait embrassé"



"Et mon époux sanglant trainé sur la poussière" v.930 Mélina

"Dois -je oublier Hector, privé de funérailles
Et traîné sans honneur autour de nos murailles". v993-994


mercredi 22 février 2012

Donc c'est MOI qui suis l'OGRE...



Causons.



                   Quand je sortis du collège, du thème,
Des vers latins, farouche, espèce d’enfant blême
Et grave, au front penchant, aux membres appauvris,
Quand, tâchant de comprendre et de juger, j’ouvris
Les yeux sur la nature et sur l’art, l’idiome,
Peuple et noblesse, était l’image du royaume ;
La poésie était la monarchie ; un mot
Était un duc et pair, ou n’était qu’un grimaud ;
Les syllabes pas plus que Paris et que Londre
Ne se mêlaient ; ainsi marchent sans se confondre
Piétons et cavaliers travers;ant le pont Neuf
La langue était l’état avant quatrevingt-neuf ;
Les mots, bien ou mal nés, vivaient parqués en castes ;
Les uns, nobles, hantant les Phèdres, les Jocastes,2
         Les Méropes, ayant le décorum pour loi,
Et montant à Versaille aux carrosses du roi ;3
Les autres, tas de gueux, drôles patibulaires,
Habitant les patois ; quelques-uns aux galères
Dans l’argot ; dévoués à tous les genres bas,
Déchirés en haillons dans les halles ; sans bas,
Sans perruque ; créés pour la prose et la farce ;
Populace du style au fond de l’ombre éparse ;
Vilains, rustres, croquants, que Vaugelas leur chef
Dans le bagne Lexique avait marqué d’une F ;
N’exprimant que la vie abjecte et familière,
Vils, dégradés, flétris, bourgeois, bons pour Molière.
Racine regardait ces marauds de travers ;
Si Corneille en trouvait un blotti dans son vers,
Il le gardait, trop grand pour dire : Qu’il s’en aille ;
Et Voltaire criait : Corneille s’encanaille !
Le bonhomme Corneille, humble, se tenait coi.
Alors, brigand, je vins ; je m’écriai : Pourquoi
Ceux-ci toujours devant, ceux-là toujours derrière ?
Et sur l’Académie, aïeule et douairière,
Cachant sous ses jupons les tropes effarés,
Et sur les bataillons d’alexandrins carrés,

Je fis souffler un vent révolutionnaire.
Je mis un bonnet rouge au vieux dictionnaire.
Plus de mot sénateur ! plus de mot roturier !
Je fis une tempête au fond de l’encrier,
Et je mêlai, parmi les ombres débordées,
Au peuple noir des mots l’essaim blanc des idées ;
Et je dis : Pas de mot où l’idée au vol pur
Ne puisse se poser, tout humide d’azur !
Discours affreux ! — Syllepse, hypallage, litote,
Frémirent ; je montai sur la borne Aristote,
Et déclarai les mots égaux, libres, majeurs.
Tous les envahisseurs et tous les ravageurs,
Tous ces tigres, les huns, les scythes et les daces,
N’étaient que des toutous auprès de mes audaces ;
Je bondis hors du cercle et brisai le compas.
Je nommai le cochon par son nom ; pourquoi pas ?
Guichardin a nommé le Borgia, Tacite
Le Vitellius. Fauve, implacable, explicite,
J’ôtai du cou du chien stupéfait son collier
D’épithètes ; dans l’herbe, à l’ombre du hallier,
Je fis fraterniser la vache et la génisse,
L’une étant Margoton et l’autre Bérénice.
Alors, l’ode, embrassant Rabelais, s’enivra ;
Sur le sommet du Pinde on dansait Ça ira ;
Les neuf muses, seins nus, chantaient la Carmagnole ;
L’emphase frissonna dans sa fraise espagnole ;
Jean, l’ânier, épousa la bergère Myrtil.
On entendit un roi dire : Quelle heure est-il ?
Je massacrais l’albâtre, et la neige, et l’ivoire,
Je retirai le jais de la prunelle noire,
Et j’osai dire au bras : Sois blanc, tout simplement.
Je violai du vers le cadavre fumant ;
J’y fis entrer le chiffre ; ô terreur ! Mithridate
       Du siège de Cyzique eût pu citer la date.
Jours d’effroi ! les Laïs devinrent des catins.
Force mots, par Restaut peignés tous les matins,

Et de Louis-Quatorze ayant gardé l’allure,
Portaient encor perruque ; à cette chevelure
La Révolution, du haut de son beffroi,
Cria : Transforme-toi ! c’est l’heure. Remplis-toi
De l’âme de ces mots que tu tiens prisonnière !
Et la perruque alors rugit, et fut crinière.
Liberté ! c’est ainsi qu’en nos rébellions,
Avec des épagneuls nous fîmes des lions,
Et que, sous l’ouragan maudit que nous soufflâmes,
Toutes sortes de mots se couvrirent de flammes.
J’affichai sur Lhomond des proclamations.
On y lisait : « — Il faut que nous en finissions !
« Au panier les Bouhours, les Batteux, les Brossettes !
« À la pensée humaine ils ont mis les poucettes.
« Aux armes, prose et vers ! formez vos bataillons !
« Voyez où l’on en est : la strophe a des bâillons,
« L’ode a des fers aux pieds, le drame est en cellule.
« Sur le Racine mort le Campistron pullule ! — »
Boileau grinça des dents ; je lui dis : Ci-devant,
Silence ! et je criai dans la foudre et le vent :
Guerre à la rhétorique et paix à la syntaxe !
Et tout quatrevingt-treize éclata. Sur leur axe,
On vit trembler l’athos, l’ithos et le pathos.
Les matassins, lâchant Pourceaugnac et Cathos,
Poursuivant Dumarsais dans leur hideux bastringue,
Des ondes du Permesse emplirent leur seringue.
La syllabe, enjambant la loi qui la tria,
Le substantif manant, le verbe paria,
Accoururent. On but l’horreur jusqu’à la lie.
On les vit déterrer le songe d’Athalie ;
Ils jetèrent au vent les cendres du récit
De Théramène ; et l’astre Institut s’obscurcit.
Oui, de l’ancien régime ils ont fait tables rases,
Et j’ai battu des mains, buveur du sang des phrases,
Quand j’ai vu, par la strophe écumante et disant
Les choses dans un style énorme et rugissant,

L’Art poétique pris au collet dans la rue,
Et quand j’ai vu, parmi la foule qui se rue,
Pendre, par tous les mots que le bon goût proscrit,
La lettre aristocrate à la lanterne esprit.
Oui, je suis ce Danton ! je suis ce Robespierre !
J’ai, contre le mot noble à la longue rapière,
Insurgé le vocable ignoble, son valet,
Et j’ai, sur Dangeau mort, égorgé Richelet.
Oui, c’est vrai, ce sont là quelques-uns de mes crimes.
J’ai pris et démoli la bastille des rimes.
J’ai fait plus : j’ai brisé tous les carcans de fer
Qui liaient le mot peuple, et tiré de l’enfer
Tous les vieux mots damnés, légions sépulcrales ;
J’ai de la périphrase écrasé les spirales,
Et mêlé, confondu, nivelé sous le ciel
L’alphabet, sombre tour qui naquit de Babel ;
Et je n’ignorais pas que la main courroucée
Qui délivre le mot, délivre la pensée.

L’unité, des efforts de l’homme est l’attribut.
Tout est la même flèche et frappe au même but.

Donc, j’en conviens, voilà, déduits en style honnête,
Plusieurs de mes forfaits, et j’apporte ma tête.
Vous devez être vieux, par conséquent, papa,
Pour la dixième fois j’en fais mea culpa.
Oui, si Beauzée est dieu, c’est vrai, je suis athée.
La langue était en ordre, auguste, époussetée,
Fleur de lys d’or, Tristan et Boileau, plafond bleu,
Les quarante fauteuils et le trône au milieu ;
Je l’ai troublée, et j’ai, dans ce salon illustre,
Même un peu cassé tout ; le mot propre, ce rustre,
N’était que caporal : je l’ai fait colonel ;
J’ai fait un jacobin (sens 2) du pronom personnel,
Du participe, esclave à la tête blanchie,
Une hyène, et du verbe une hydre d’anarchie.

Vous tenez le reum confitentem. Tonnez !
J’ai dit à la narine : Eh mais ! tu n’es qu’un nez !
J’ai dit au long fruit d’or : Mais tu n’es qu’une poire !
J’ai dit à Vaugelas : Tu n’es qu’une mâchoire !
J’ai dit aux mots : Soyez république ! soyez
La fourmilière immense, et travaillez ! croyez,
Aimez, vivez ! — J’ai mis tout en branle, et, morose,
J’ai jeté le vers noble aux chiens noirs de la prose.

Et, ce que je faisais, d’autres l’ont fait aussi ;
Mieux que moi. Calliope, Euterpe au ton transi,
Polymnie, ont perdu leur gravité postiche.
Nous faisons basculer la balance hémistiche.
C’est vrai, maudissez-nous. Le vers, qui sur son front
Jadis portait toujours douze plumes en rond,
Et sans cesse sautait sur la double raquette
Qu’on nomme prosodie et qu’on nomme étiquette,
Rompt désormais la règle et trompe le ciseau,
Et s’échappe, volant qui se change en oiseau,
De la cage césure, et fuit vers la ravine,
Et vole dans les cieux, alouette divine.

Tous les mots à présent planent dans la clarté.
Les écrivains ont mis la langue en liberté.
Et, grâce à ces bandits, grâce à ces terroristes,
Le vrai, chassant l’essaim des pédagogues tristes,
L’imagination, tapageuse aux cent voix,
Qui casse des carreaux dans l’esprit des bourgeois,
La poésie au front triple, qui rit, soupire
Et chante, raille et croit ; que Plaute et que Shakspeare
Semaient, l’un sur la plebs, et l’autre sur le mob ;
Qui verse aux nations la sagesse de Job
Et la raison d’Horace à travers sa démence ;
Qu’enivre de l’azur la frénésie immense,
Et qui, folle sacrée aux regards éclatants,
Monte à l’éternité par les degrés du temps,

La muse reparaît, nous reprend, nous ramène,
Se remet à pleurer sur la misère humaine,
Frappe et console, va du zénith au nadir,
Et fait sur tous les fronts reluire et resplendir
Son vol, tourbillon, lyre, ouragan d’étincelles,
Et ses millions d’yeux sur ses millions d’ailes.

Le mouvement complète ainsi son action.
Grâce à toi, progrès saint, la Révolution
Vibre aujourd’hui dans l’air, dans la voix, dans le livre.
Dans le mot palpitant le lecteur la sent vivre.
Elle crie, elle chante, elle enseigne, elle rit.
Sa langue est déliée ainsi que son esprit.
Elle est dans le roman, parlant tout bas aux femmes.
Elle ouvre maintenant deux yeux où sont deux flammes,
L’un sur le citoyen, l’autre sur le penseur.
Elle prend par la main la Liberté, sa sœur,
Et la fait dans tout homme entrer par tous les pores.
Les préjugés, formés, comme les madrépores,
Du sombre entassement des abus sous les temps,
Se dissolvent au choc de tous les mots flottants
Pleins de sa volonté, de son but, de son âme.
Elle est la prose, elle est le vers, elle est le drame ;
Elle est l’expression, elle est le sentiment,
Lanterne dans la rue, étoile au firmament.
Elle entre aux profondeurs du langage insondable ;
Elle souffle dans l’art, porte-voix formidable ;
Et, c’est Dieu qui le veut, après avoir rempli
De ses fiertés le peuple, effacé le vieux pli
Des fronts, et relevé la foule dégradée,
Et s’être faite droit, elle se fait idée !

Paris, janvier 1834. 

mercredi 8 février 2012

Ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient frappés

Un mal qui Répand la teRReuR,
Mal que le Ciel en sa fuReuR
Inventa pour puniR les crimes de la terre,
La Peste [puisqu'il faut l'appeler par son nom]
Capable d'enrichir en un jour l'Achéron,
Faisait aux animaux la guerre

---------------------------La construction de cette phrase, directement liée au titre dont elle constitue une reprise et un développement, permet de dresser le tableau de la situation initiale qui servira d'arrière plan au récit. Les deux périphrases "un mal qui répand la terreur" et "mal que le ciel(...)inventa pour punir les crimes" permettent d'insister sur la gravité de l'épidémie et sur le contexte culturel hérité de l'Antiquité. Le fabuliste parait se résigner à nommer la peste "par son nom", comme par superstition.



Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés :
On n'en voyait point d'occupés
A chercher le soutien d'une mourante vie ;
Nul mets n'excitait leur envie ;
Ni Loups ni Renards n'épiaient
La douce et l'innocente proie.

 --------------------La reprise du monosyllabe "tous" de part et d'autre de l'hémistiche donne la mesure du carctère collectif de l'épidémie, déjà impliquée par l'idée de guerre. Comme le pronom "en", le pronom "tous"
lie le sorts de ces "Animaux" maldes. Les carctéristiques ordinaire de la nature attribuées à chaque animal disparaissent.

Les Tourterelles se fuyaient :
Plus d'amour, partant plus de joie.

_________________Absentes de la suite de l'histoires, les "tourterelles"


Le Lion tint conseil, et dit : Mes chers amis,
Je crois que le Ciel a permis
Pour nos péchés cette infortune ;

L'utilisation du passé simple 


Que le plus coupable de nous
Se sacrifie aux traits du céleste courroux,
Peut-être il obtiendra la guérison commune.
L'histoire nous apprend qu'en de tels accidents
On fait de pareils dévouements :
Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence
L'état de notre conscience.
Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons
J'ai dévoré force moutons.
Que m'avaient-ils fait ? Nulle offense :
Même il m'est arrivé quelquefois de manger
Le Berger.
Je me dévouerai donc, s'il le faut ; mais je pense
Qu'il est bon que chacun s'accuse ainsi que moi :
Car on doit souhaiter selon toute justice
Que le plus coupable périsse.
- Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ;
Vos scrupules font voir trop de délicatesse ;
Et bien, manger moutons, canaille, sotte espèce,
Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes Seigneur
En les croquant beaucoup d'honneur.
Et quant au Berger l'on peut dire
Qu'il était digne de tous maux,
Etant de ces gens-là qui sur les animaux
Se font un chimérique empire.
Ainsi dit le Renard, et flatteurs d'applaudir.
On n'osa trop approfondir
Du Tigre, ni de l'Ours, ni des autres puissances,
Les moins pardonnables offenses.
Tous les gens querelleurs, jusqu'aux simples mâtins,
Au dire de chacun, étaient de petits saints.
L'Ane vint à son tour et dit : J'ai souvenance
Qu'en un pré de Moines passant,
La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et je pense
Quelque diable aussi me poussant,
Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.
Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net.
A ces mots on cria haro sur le baudet.
Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue
Qu'il fallait dévouer ce maudit animal,
Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal.
Sa peccadille fut jugée un cas pendable.
Manger l'herbe d'autrui ! quel crime abominable !
Rien que la mort n'était capable
D'expier son forfait : on le lui fit bien voir.
Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.

mercredi 11 janvier 2012

"Eh bien dansez maintenant"

Aujourd'hui, nous nous attaquons à la fonction des paroles rapportées dans les Fables du livre I :

http://www.lafontaine.net/lesFables/afficheFable.php?id=1.

Pour la fable sur laquelle vous travaillez, vous étudierez le volume des paroles,  les marques d'attention accordées à l'autre, la fonction argumentative de chacune des répliques, l'équilibre entre les voix qui échangent.